Bénédicte Boyrie-Fénié, Docteur en Géographie historique

En prenant appui sur le plan de Bordeaux de 1450, dessiné par Léo Drouyn, mais aussi sur de nombreux documents – dont l’obituaire de Sainte-Croix de Bordeaux – la promenade onomastique que nous proposons au cœur de la ville médiévale tentera de révéler des aspects méconnus du passé de la cité qui parle ou du moins entend l’occitan gascon jusqu’aux portes du XXe siècle.

En suivant les quais de Garonne et « au-delà de l’Eau », nous aborderons notamment la déclinaison de termes appartenant au champ lexical du marécage et des marais.

De part et d’autre du cardo et du decumanus, la ville offre en effet de belles surprises dans un environnement très éloigné de ce que nous connaissons aujourd’hui : Prat, Canterana, Fanhàs, Pipàs, Aigats, Palu, Audèja, Tropèita…voici les noms prononcés quotidiennement, pendant des siècles, par une population qui en comprenait bien le sens pour être confrontée à ce qu’ils représentaient réellement sur le terrain.

Eau du fleuve et des cours d’eau afférents que les itinéraires devaient franchir, eau putride des marécages, eau des précieuses fontaines, autant de thèmes abordés qui mèneront à réfléchir enfin sur la gestion des zones humides aujourd’hui et à ce que disait déjà Francis Bacon (1561-1626) en son temps : « On ne commande à la Nature qu’en lui obéissant ».

Tout public, accès libre.